• CHÔMAGE EN FRANCE

    Après la crise, Nicolas SARKOZY s'attaque au chômage.

    Au chevet des banques depuis plusieurs semaines, le président de la République française doit plancher sur le problème du chômage. Nicolas SARKOZY est attendu dans les Ardennes pour présenter une série de mesures de soutien à l'emploi.

    Mardi 28 octobre 2008
    Texte par Julien PEYRON


    Entouré de sa ministre de l’Économie, Christine LAGARDE, et du secrétaire d’État à l’emploi, Laurent WAUQUIEZ, Nicolas SARKOZY prononce ce mardi dans les Ardennes (est de la France) un discours très attendu sur l’emploi. En baisse depuis 2004, le taux de chômage est brutalement reparti à la hausse en France et la barre fatidique des deux millions de chômeurs pourrait être à nouveau franchie avant la fin de l’année.

    Pour Liêm HOANG NGOC, proche du Parti socialiste, les solutions envisagées ne « créent pas les conditions d’insertion sur le long terme » des chômeurs dans la vie active, alors que l’économiste libéral Nicolas BOUZOU craint que des mesures d’aides ne pèsent trop sur les finances publiques. Le gouvernement, assure ce dernier, a peu de marge de manœuvre dans le contexte actuel pour stabiliser le taux de chômage.

    Le grand retour des contrats aidés

    Le « plan d’action » selon les termes de Laurent WAUQUIEZ, doit tourner autour de trois grands axes :

    - La poursuite des réformes structurelles, telle la création d’un "pôle emploi" issu de la fusion entre l’Unedic et l’ANPE.

    - La promotion des « emplois de demain », comme les services à la personne, les métiers « verts » en relation avec le Grenelle de l’environnement, et les emplois du secteur du numérique.

    - Les mesures phares concernent le retour en grâce des contrats aidés et la généralisation des contrats de transition professionnelle (CTP).

    Récemment qualifiés « d’airbags » à la crise par le ministre du Budget Eric WOERTH, 280 000 contrats aidés devraient voir le jour en France en 2009. C’est le signe que « le gouvernement est aux abois » assure l’économiste de gauche Liêm HOANG NGOC, maître de conférences à Paris 1.

    « Alors que l’on parlait de retour au plein emploi, on s’apprête à créer des emplois précaires, ajoute-t-il. Tout ceci n’est qu’une rustine qui ne va pas régler le problème de l’insertion. »

    « Droit vers la récession »

    Liêm HOANG NGOC n’est pas plus convaincu par le CTP, qui vient en aide aux salariés licenciés pour des raisons économiques :

    « Faire signer des contrats aux chômeurs pour qu’ils suivent une formation n’a jamais réglé le problème du chômage. »

    Ce plan pour l’emploi vise à « dégonfler les chiffres du chômage, mais sans créer les conditions d’insertion sur le long terme du public fragilisé sur le marché de l’emploi, » selon Liêm HOANG NGOC, qui prévient : « La politique qui consiste à couper les dépenses publiques tout en créant des emplois aidés nous mène droit vers la récession. »

    « Très peu de marge de manœuvre »

    Même scepticisme chez l’économiste libéral Nicolas BOUZOU, directeur de la société de prévisions économiques Asterès. S’il ne remet pas en question le principe d’emplois aidés, il estime que la période n’est pas propice à leur généralisation : « Les finances publiques ne permettent pas de mener cette politique de façon massive. »

    Les temps sont durs et les caisses sont vides, Nicolas BOUZOU reconnaît que la bataille pour l’emploi s’annonce délicate pour Nicolas SARKOZY et ses ministres : « Le gouvernement a très peu de marge de manœuvre pour essayer de stabiliser le taux de chômage. »

    Le chômage pourrait ainsi prochainement reprendre au pouvoir d’achat sa place en tête des préoccupations des Français. D’autant que l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) vient de juger « très compromise » la promesse du candidat SARKOZY de faire reculer le taux de chômage à 5 % à la fin de son mandat.

    Source : France 24

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